La colonie, la journée au
centre, pourrait être découpée en tranches d'activités sans rapport
entre elles. Cela se vit toujours dans certains centres. C'est peut-être
plus rassurant pour les animateurs. Ainsi :
- on a prévu quelques activités manuelles avant de partir, quelques
sorties
- bien sûr, lorsqu'on est à la mer, l'après-midi, on aura une occupation
toute trouvée : la baignade.
La journée finie, on en recommence une autre du même type.
On a tué le temps - on a rempli l'horaire - on a respecté l'emploi du
temps prévu.
Mais où est le plaisir de l'enfant ? S'est-il impliqué ? A t-il agi avec
bonne volonté ? Est-il allé au bout d'une idée qui le tenait en haleine
?
En outre, beaucoup d'enfants vivent ou subissent ce type d'emploi du
temps tout au long de l'année :
- moment télé
- moment école
- moment foot
Attention aux activités prêtes à la consommation sans conquête active.
Est-ce que ce sont réellement des besoins ?
1. Pourquoi la notion de projet ?
- mouvement
- sécurité
- socialisation
- imiter l'adulte
- imaginer
- éprouver des sensations variées
- affronter des problèmes, les résoudre
- autonomie, liberté
- créer, manipuler, agir sur le monde
- responsabilisation
L'éducateur doit créer les situations qui mèneront l'enfant à un
développement complet de sa personnalité, de ses aptitudes en
satisfaisant ses besoins. L'enfant doit être acteur dans la société.
Donc le projet donne un sens et une direction à l'activité.
2. Le projet en centre de vacances
Le groupe vit ensemble en permanence des expériences et si l'animateur
sait s'y prendre, elles seront très riches et diversifiées. Elles vont
obligatoirement donner envie aux enfants de commencer certaines
activités, de prévoir des sorties, d'organiser leurs journées...
L'animateur doit donc être à leur écoute ! Il doit savoir bouleverser
ses propres petites idées pour adopter leur projet et se donner les
moyens de s'adapter à eux (documentation, essais préalables, rôle de
l'équipe, formation mutuelle, autoformation...).
Il faudra l'organiser, l'élaborer, en discuter avec eux. Il faudra le
vivre. Il faudra ranger, remettre de l'ordre.
Les phases théoriques du projet :
1. sensibilisation
2. choix
3. négociation
4. conception
5. réalisation : interviennent alors la réflexion et l'action
6. rangement
7. évaluation, ouverture possible du projet (présentation,
exposition...)
3. Un projet d'activités peut naître :
- des possibilités offertes par le centre et le milieu
- des envies ou compétences des animateurs, de l'équipe de direction
- des idées des enfants
Il faut donc :
- établir un catalogue des possibilités du centre
- être à l'écoute des enfants : leurs réflexions, leur réactions
- communiquer son enthousiasme à propos d'une activité que l'on veut
absolument lancer mais savoir l'adapter et s'adapter aux réactions du
groupe
- savoir faire évoluer une situation
- aller jusqu'au bout de l'entreprise
- être curieux et transmettre sa curiosité
Alors quelque chose va forcément germer qui donnera naissance à un
projet.
Attention :
- autonomie : laisser faire ; l'adulte aide, relance, termine avec les
enfants
- le projet s'inscrit dans le rythme de vie de la journée mais ne le
perturbe pas
- l'animateur a souvent des compétences particulières mais il sait
s'investir avec enthousiasme dans des domaines variés
- les idées : ne pas non plus tout attendre de l'enfant. Il n'est pas
forcément conscient de ses propres besoins. ll n'a envie que de ce qu'il
connaît. Montrez lui, faites lui vivre aussi d'autres expériences.
- tout le monde n'a pas forcément envie de s'impliquer dans le projet
d'un groupe. Le choix d'autres activités doit être possible.
- ne faites pas à la place de l'enfant. L'animateur a un rôle moteur
mais ne remplace pas l'acteur.
4. Finalité des projets :
Les enfants deviendront tout naturellement plus calmes, réceptifs,
coopérants (sans forcément le recours à l'autorité, avec rapports
interdit permission). Ils seront motivés, l'activité s'en déroulera 100
fois mieux car chacun saura dans quel objectif il la mène. |